Analyse de l'espace géographique et aménagement du territoire 2

La notion de ville est perçue par tous mais rentre difficilement dans une définition standard. Il n’existe pas de définition objective de la ville, tout dépend le point de vue subjectif des acteurs, la ville est l’objet d’imagination, de projection, de représentation. D’un pays à l’autre, d’un professionnel à l’autre, les critères changent (par exemple le seuil du nombre d’habitants varient). Des difficultés au niveau européen de formuler des politiques de la ville et de mesurer ces phénomènes car chaque pays à ses propres critères pour définir la ville.

1) Essai de définition de la ville selon quelques critères:

• Le critère statistique ou numérique ou densité de la population : Il renvoie au nombre d’habitants. Il varie selon les pays : est ville, une agglomération de 2000 habitants en France, de 200 au Danemark, 50000 au Japon. Les Nations unies retiennent le seuil de 20 000 habitants.
• Le critère du paysage : La ville diffère de la campagne ou du village par son aspect, caractérisé par l’enchevêtrement des rues et des immeubles, des gratte-ciel.
• Le critère des activités dominantes : Les activités de la ville ne sont généralement plus agricoles. Y dominent les emplois industriels et les services.
• ...etc

2) Définition de la ville selon les sociologues:

selon Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal : elle est composée  à la fois d’éléments statiques (figés) qui sont les éléments matériels + d’éléments dynamiques (les citadins et les groupes en relation).

Selon Grafmeyer (1994) : ‘’la ville est à la fois territoire et population, cadre matériel et unité de vie collective, configurations d’objets physiques et noeuds de relations entre sujets sociaux’’.

Selon Lefebvre (le droit à la ville, 1968) : il faut distinguer l’habitat et l’habiter : la morphologie de l’habitat (une ville en mouvement où s’expriment de multiples) et la manière d’habiter et de s’approprier le lieu.

Selon le sociologue allemand Max Weber : la ville moderne est le lieu de l'expression de ce qu'il nomme la ''rationalité formelle'' C.à.d. qu'elle est le lieu et l'objet de création d'instruments de mesure, de contrôle, au service du traitement bureaucratique égalitaire mais impersonnel.

L'espace de la ville est aussi celui du social : Max Weber et par la suite Pierre Bourdieu, parlent de champs pour décrire l'espace social, qui est par définition conflictuel, et dans lequel les agents d'un domaine particulier imposent leurs intérêts.

Donc,

La ville c’est : l’institué et l’informel (le conçu et le vécu). C’est l’espace et la société. La ville échappe en partie à ceux qui ont le pouvoir de l’instituer car elle est modelée et appropriée par les usagers.

La ville peut être définie comme une agglomération relativement peuplée, dotée d’équipements modernes où dominent les activités non- agricoles.

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"La notion de la ville même a pris une signification de plus en plus complexe. Essentiellement fondée sur des fonction non agricoles proprement dites, la ville fut dès l’origine une agglomération de maisons et de constructions diverses à densité élevée chargée de servir de cadre résidentiel, professionnel, culturel et récréatif aux activités de ses habitants et, partiellement, de sa population active ou oisive non résidente. Elle a assuré également la défense du milieu ambiant et continue à exercer sa maitrise politico-administrative, voire religieuse sur un territoire plus ou moins large. Elle entretient des liens de solidarité avec l’espace ambiant, urbain et non-urbain, participant, à travers le mouvement général de l’urbanisation, à la construction d’une ossature dans laquelle s’inscrit la nouvelle organisation de l’espace mondial".

Gabriel WACKERMANN : Géographie urbaine, Ellipses Edition 2000.P13.

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Définition selon La loi n°06 – 06 du 20 février 2006 portant loi d’orientation de la ville:

CHAPITRE II : DES DEFINITIONS ET DE LA CLASSIFICATION

Art. 3. - Il est entendu au sens de la présente loi par:

Ville: toute agglomération urbaine ayant une taille de population et disposant de fonctions administratives, économiques, sociales et culturelles.

Economie urbaine: toutes activités de production de biens et de services localisées dans le milieu urbain ou dans son aire d'influence.


Contrat de développement de la ville: une convention souscrite par une ou plusieurs collectivités territoriales, et un ou plusieurs acteurs ou partenaires économiques, dans le cadre des actions et programmes réalisés au titre de la politique de la ville.

Art. 4. - Outre la métropole, l'aire métropolitaine, la grande ville, la ville nouvelle et la zone urbaine sensible, définies par la législation en vigueur, il est entendu au sens de la présente loi par:

Une ville moyenne: l'agglomération urbaine dont la population est comprise entre cinquante mille (50.000) et cent mille (100.000) habitants.

Une petite ville: l'agglomération urbaine dont la population est comprise entre vingt mille (20.000) et cinquante mille (50.000) habitants.

Une agglomération urbaine: l'espace urbain qui abrite une population agglomérée d'au moins cinq mille (5.000) habitants.

Un quartier: partie de la ville délimitée sur la base d'une combinaison de données relatives à l'état du tissu urbain, de sa structure, de sa composition et du nombre d'habitants y résidant.

Art. 5. - Outre leur classement selon la taille de leur population, les villes sont classées selon leurs fonctions et leur rayonnement au niveau local, régional, national et international particulièrement leur patrimoine historique culturel et architectural.